François Villeroy de Galhau’s Post

Vendredi dans une interview de Public Sénat, j'ai rappelé que pour tenir les objectifs ambitieux de l’Accord de Paris, le temps venu est celui de l’action. Ce sujet nous avions déjà eu l'occasion d'en parler avec de nombreux spécialistes à l'Institut de la finance durable durant une conférence organisée par Perrier Yves et Cécile Goubet, dans laquelle je suis intervenu sur le financement de la transition écologique. Il faut rappeler que les besoins d’investissement pour financer la #transition sont considérables, alors que les moyens publics sont limités : 1️⃣ En France, les investissements nécessaires à l’horizon 2030 représentent 2,5 à 3 % du PIB annuel - et ce uniquement pour les besoins liés à l’atténuation du changement climatique – le défi de l’adaptation nécessitera probablement des investissements plus importants encore – bien que plus incertains. Il faut cesser de croire en une « baguette magique », si les banques centrales sont pleinement engagées pour mitiger les effets du changement climatique, elles ne pourront supporter la majeure partie de l’effort ni remplacer des plans de transitions des entreprises et des politiques publiques saines. Un financement budgétaire massif n’est pas réaliste, il est nécessaire d’inciter les entreprises privées en articulant #réglementation, #subventions et #tarification à travers un prix du carbone. 2️⃣ Pour financer la transition, il est essentiel de rediriger l’épargne privée excédentaire vers l’Europe. Bâtir les ponts entre besoin d’investissement et ressources grâce à l'Union pour l'épargne et l'investissement (ou #UMC) sera décisif pour allouer l’épargne européenne en faveur de la transition écologique.  🌿 Il me semble important de rappeler que l’Europe est pionnière de la finance durable : elle émet plus de 40% des obligations vertes du marché et développe de nombreux instruments financier durables. Il faut notamment développer la titrisation verte, qui doit devenir un levier majeur du financement de la transition. Aujourd’hui, j’appelle à combattre deux tentations : celle de découragement et celle de la magie publique. Je tiens à rappeler que la transformation est souhaitable mais avant tout finançable, grâce à une mobilisation de l’épargne privée ainsi qu’une coalition entre acteurs privés et publics européens. 

Des nouvelles plutôt encourageantes sur l’économie ce matin : d’abord une #croissance française à + 0,2 % sur le premier trimestre, conforme à la prévision de la Banque de France et avec une solide composante de demande intérieure. Ceci conforte notre prévision de + 0,8 % de croissance sur l’année 2024. L’#inflation se maintient à 2,4 % en France comme en zone euro, avec en zone euro une nouvelle baisse de l’inflation sous-jacente, de 2,9 à 2,7 %. Ces données nourrissent notre confiance : ✔nous reviendrons bien à notre cible d’inflation d’ici l’an prochain, ✔nous pourrons donc commencer à baisser les taux début juin. Le rythme de baisse devra ensuite être pragmatique en fonction des perspectives d’inflation, au-delà des résultats au mois le mois, qui pourront connaître une certaine volatilité. 

Comme chaque année, j'ai pu présenter ma lettre au président de la République, dans laquelle la Banque de France exprime son analyse et ses recommandations pour la situation économique nationale.   Intitulée « La France et l’Europe : de la gestion des crises à une ambition de plus long terme », elle s’inscrit cette année dans une dynamique européenne portée par les 25 ans de l’#euro, les élections européennes en juin et un rappel des défis à venir pour la croissance du continent.   1. La première partie de cette lettre porte sur la conjoncture en rappelant l'efficacité de la #PolitiqueMonétaire dans la bataille contre l'#inflation.   2. Sa deuxième partie consiste en un diagnostic sur 25 ans des économies française et européenne.   3. Enfin, la troisième et dernière partie explique qu'il faut muscler la #croissance européenne au travers de 3 leviers : un approfondissement du marché unique, une union des marchés de capitaux, et une efficacité publique plus importante.   Ce sont ces éléments que j'ai pu présenter dans le détail au président de la République Emmanuel Macron la semaine dernière, à la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet lundi dernier, et que je présenterai bientôt au président du Sénat Gérard Larcher.

📺 Hier soir, j'étais invité sur le plateau de l'émission "C à vous" sur France 5 à l'occasion de la publication de la Lettre au Président de la République intitulée cette année : « La France et l’Europe : de la gestion des crises à une ambition de plus long terme ». J'ai pu détailler au micro d'Anne-Élisabeth Lemoine les principaux messages de cette Lettre placée cette année sous le signe de l'Europe, entre les 25 ans de l'euro et les élections européennes qui prennent place en cette année 2024, mais aussi en traitant les défis de fond de la croissance européenne, après la sortie de l’urgence inflationniste. Je vous invite à consulter la #LPR en intégralité ▶ https://lnkd.in/erZd2twq

Présent à Washington, pour une semaine soutenue d'échanges dans le cadre des réunions de printemps 2024, du International Monetary Fund et de la The World Bank, j'ai rencontré en marge, mon homologue de la Banque centrale d'Ukraine, le Gouverneur Andriy Pishni, que je tenais tout particulièrement à saluer.

C'est avec une grande fierté que la Banque de France représente l'Eurosystème au sein du Projet Agorá. Cette initiative commune à 7 banques centrales, lancée par la Banque des Règlements Internationaux (Bank for International Settlements – BIS) pour relever les défis inhérents à la tokenisation, est la preuve de notre détermination à rester au cœur de l'innovation.   Ce projet ambitieux, reposant sur un partenariat public-privé a pour ambition d’élaborer un registre unifié (unified ledger) reposant sur la technologie de registre distribué (#DLT).   Nos experts exploreront l'impact de la tokenisation sur les paiements transfrontaliers et l'articulation entre monnaie centrale et monnaie commerciale émises sous la forme de jetons (#tokens).   Par ailleurs, l'Eurosystème dévoile les acteurs retenus pour mener une première vague d’expérimentation, dont la #MNBC interbancaire circulant sur la #blockchain développée par la Banque de France – DL3S. Ces essais porteront principalement sur le règlement-livraison d’instruments financiers (DvP), complétant ainsi le projet Agora qui se concentre sur les paiements multidevises. (PvP) ----- It is with great pride that the Banque de France represents the Eurosystem within the Agorá Project. This joint initiative between 7 central banks, launched by the Bank for International Settlements – BIS to address the challenges inherent to tokenization, is the proof of our determination to remain at the heart of innovation.   This ambitious project, based on a public-private partnership, aims to develop a unified ledger based on distributed ledger technology (#DLT).   Our experts will explore the impact of tokenization on cross-border payments and the articulation between central currency and commercial currency issued in the form of #tokens.   Furthermore, the Eurosystem reveals the actors selected to carry out a first wave of experimentation, including the interbank #MNBC circulating on the #blockchain developed by the Banque de France – DL3S. These trials will mainly focus on the settlement and delivery of financial instruments (DvP), thus complementing the Agora project which focuses on multi-currency payments. (PvP) Emmanuelle Assouan - Adeline Bachellerie - Tom Verrier - Claudine Hurman

Dans le cadre de mon intervention à Paris-Dauphine, j’ai également évoqué l’actualité et les tensions sur nos #FinancesPubliques. ➡ J’ai voulu rappeler notre sujet collectif - et pas seulement celui de tel ou tel gouvernement -, et l’importance des dépenses - qui sont notre problème de fond- avant d’éventuelles décisions sur les impôts.   « La dégradation actuelle ne signifie bien sûr pas la faillite de la France. Mais elle appelle au moins deux impératifs: 1️⃣ Le premier, c’est, collectivement, d’affronter la vérité et de faire enfin preuve de crédibilité : voilà quinze ans que notre pays et ses gouvernements successifs ne tiennent pas leurs engagements pluriannuels de redressement. 2️⃣ Le second impératif, avant de prendre des décisions éventuellement nécessaires sur les impôts, c’est de nous occuper enfin sérieusement des dépenses. ➡ Je crois profondément au modèle social européen : mais il nous coûte en France environ dix points de #PIB de plus que nos voisins, 58% contre 48% du PIB. Les dernières années n’ont en rien réduit l’écart : une fois passée la « bosse » des soutiens exceptionnels Covid et énergétique, nos dépenses publiques totales ont encore crû en pourcentage du PIB par rapport à 2019. En volume, hors effet de ces dépenses exceptionnelles, elles pourraient encore augmenter de plus de 2% en 2024, d’après la Cour des Comptes. Il est plus que temps, non pas de décréter l’austérité et la baisse générale des dépenses, mais d’arriver à leur stabilisation globale en volume. Cela suppose un effort de priorisation et d’efficacité, juste et partagé par tous : État, mais aussi collectivités locales et prestations sociales. »

📅 C’est la quatrième fois que j’ai le bonheur d’être invité à intervenir à Université Paris Dauphine- PSL sur un débat qui nous anime tous particulièrement. Le titre de mon discours n’a pas été choisi par hasard : « Anatomie d’une chute d’inflation ». Beaucoup pourraient se demander s’il s’agit là du succès de la politique monétaire menée ces dernières années, ou si cela relève de la chance. Le succès de la politique monétaire est double : tant d’avoir évité la propagation que la récession. Et si déjà nous avons réussi cette première étape essentielle, il faut aujourd’hui se concentrer sur le dernier kilomètre. L’impératif est de réussir le bon atterrissage de l’inflation à sa cible de 2%. « Sans craindre le dernier kilomètre, et sans faiblir dans notre détermination : il y a eu le temps du resserrement, puis celui de la patience depuis septembre dernier. Vous pouvez avoir confiance maintenant dans le troisième temps du scénario, celui du gradualisme agile ». Je remercie infiniment Jean-David Lévitte André Lévy-Lang Martine Carre-Tallon Tiphaine Haguenauer Pablo Vicente Elyès Jouini, à l’initiative de cette soirée, aussi bien que tous les étudiants présents ce soir, qui ont fait la richesse de nos échanges. 

J’étais très heureux de me rendre à Sarrebruck, la semaine dernière, pour un événement consacré aux finances européennes, organisé par ASKO Europa-Stiftung à l'hôtel de ville St Johann. Avec mon homologue et ami Joachim Nagel, président de la Deutsche Bundesbank et Jakob von Weizsäcker, ministre des Finances de la Sarre, nous avons pu aborder plusieurs sujets lors de cette table ronde : ➡ L’inflation : nous avons rappelé notre engagement de ramener celle-ci à 2% d’ici 2025, grâce à la politique monétaire menée avec la European Central Bank. ➡ L’Union des marchés de capitaux (#UMC) : elle est indispensable pour financer les investissements dans la transition écologique dont notre continent a besoin – ils sont estimés à 700 Mds€ supplémentaires par an d’ici 2030. ➡ La faiblesse de la croissance européenne : le risque est de prendre du retard par rapport aux autres régions du monde. La situation se résorbera grâce à des réformes et des simplifications, pour éviter que l'Europe devienne un "homme malade". ➡ Le couple (ou « moteur ») franco-allemand 🇫🇷 🇩🇪 : pour relever les immenses défi qui nous font face, la clé du progrès en Europe 🇪🇺 est une coopération étroite entre la France et l’Allemagne. Merci à Gerald Braunberger pour l’animation du débat, et à Uwe Conradt et Anke Rehlinger pour leur chaleureux accueil !

Je remercie les étudiants de l’ENSAE Paris pour leur accueil et la qualité de nos échanges durant cette soirée. J’étais ravi de pouvoir intervenir et répondre à vos questions sur le sujet du #climat qui est au cœur de nos préoccupations. La #BanqueDeFrance est mobilisée à travers ses actions comme pour la cotation verte, le verdissement de la politique monétaire, les stress tests climatiques ou encore à travers le #NGFS. Une soirée riche d’échanges qui nous montre que nous avons encore beaucoup à faire ensemble !